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Dans son département, M. Eric Ciotti a signé 65 "contrats de responsabilité parentale" (CRP, autre dispositif de cette loi) et 150 sont en préparation. Une seule demande de suspension des allocations familiales est en cours, une demi-douzaine de dossiers sont à l'étude. "Ce ne sera pas brutal, assure-t-il. Il y aura une concertation avec la famille et les acteurs sociaux. La suspension des allocations interviendra lorsque la famille aura refusé toute aide."
Parents et enseignants contestent l'opportunité d'une telle sanction. André Gaucher, président local de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), estime qu'elle "touche au portefeuille des familles qui ont le plus de difficultés, notamment les familles monoparentales". En outre, souligne-t-il, l'école doit s'interroger sur ses propres responsabilités : "Elle ne met pas les moyens suffisants pour éviter que l'enfant ne perde pied." Un argument relayé par l'opposition socialiste : "Il faut plus d'accompagnement humain dans les établissements scolaires, déclare Marie-Louise Gourdon, conseiller général PS, enseignante. Or, on assiste à des suppressions de postes."
"AVANT, C'ÉTAIT L'ENFER"
Le bilan des CRP paraît moins discuté. Pour M. Ciotti, il est positif : "80 % de réussite", dit-il. Joël Mathieu, secrétaire départementale du Syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale (SNPDEN), admet que la démarche contractuelle peut donner des résultats "provisoires". Mais il préfère "travailler avec les familles dans les pôles- relais". Ces structures ont été créées pour accueillir les élèves à problèmes, dans le cadre du contrat signé avec le conseil général. Mère célibataire, Sandrine Jiaccheri en tire un bilan positif. Son fils, un adolescent de 15 ans, avait été absent plus d'un an et demi de son collège. Pour elle, l'expérience est positive : "J'ai été aidée. Enseignants et éducateurs ont écouté mon fils, et lui ont redonné confiance. Résultat : depuis le 22 février il n'a plus été absent. Avant, c'était l'enfer."
Quant à l'Ecole des parents, créée par le conseil général, elle suscite aussi moins de controverses. Un enseignant de 48 ans y a participé pour sa fille de 15 ans. "Bonne élève, elle a soudain dégringolé. On se moquait d'elle, la traitant d'intellectuelle. Grâce aux réunions avec des psychothérapeutes, elle a retrouvé une stabilité."
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